Abela – Berlie DOHERTY

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Abela
Par Berlie DOHERTY
Chez Pocket Jeunesse

13€50 – 276 pages

Résumé : Tout sépare Rosa et Abela : la première est en Angleterre où elle fait du patin à glace, la seconde vit en Tanzanie où sa famille meurt du sida. Abela est envoyée en Angleterre par son oncle pour être vendue à une famille riche. Elle s’enfuit et se retrouve dans une famille d’accueil. Les destins des deux jeunes filles vont se croiser.

Une peur glaçante, terrible, terrifiante m’a saisie. Un chant est alors sorti de moi, du plus profond de moi et rien ne pouvait l’arrêter, car rien ne peut arrêter la douleur qui s’abat sur soi ; c’est le chant qui nous vient quand on comprend que quelqu’un a renoncé à son âme ; c’est le chant de la mort.

Il y a de ces livres qui vous émeuvent. C’est le cas d‘Abela de Berlie DOHERTY. Pourtant, rien ne m’avait prévenu de cette émotion. Ce roman, je l’ai emprunté à la bibliothèque après avoir vu une annonce à la fin de Ils m’ont appelée Éva.
Ce roman parle de deux jeunes adolescentes qui ont un même point commun et un tas de différence. Il parle d’une mère qui souhaite adopter un enfant et une fillette qui est arraché de sa famille. Entre autres.

J’ai eu énormément de difficultés à entrer dans ce roman. C’est un récit au point de vue alterné et j’ai beaucoup de mal avec ce style la. Un chapitre est du point de vue d’Abela, le personnage éponyme, le suivant de Rosa, le second personnage principal, et vice versa. Ce procédé casse le rythme de tout roman (j’ai eu la même difficulté avec le dernier tome de Divergente), surtout lorsque les personnages ne partagent pas le même milieu de vie. Durant la première partie du roman – celle que j’ai le moins aimé, Abela se trouve en Afrique, plus précisément en Tanzanie, alors que Rosa vie en Angleterre. Ce sont deux mondes totalement différents : l’une vie dans un lieu aussi chaud que sauvage tandis que l’autre se trouve dans un milieu très urbain et très pluvieux. Cette différence casse encore plus le rythme, surtout que j’ai préféré dix fois plus l’histoire d’Abela que celle de Rosa.
En effet, j’ai trouvé cette petite fille très forte, lumineuse malgré sa dure vie. La narration est bien mieux écrite de son point de vue que de celui de Rosa. Elle, je l’ai trouvé gamine, mauvaise et jalouse d’un rien. Je n’ai pas du tout aimé son caractère. Elle est jalouse et mauvaise seulement parce que sa mère veut adopter un enfant. C’est comme si Berlie DOHERTY a voulu rendre la fille de la ville pourrie gâtée et la fille des étendues sauvages simple.
De la même manière, j’ai trouvé certains personnages comme travaillés à la va vite. C’est le cas de Susie, la fausse mère d’Abela, dont j’ai particulièrement aimé son – méchant – rôle de femme brisée et crédule auprès d’Abela, lorsque celle-ci est arrivée à Londres. Pourtant, j’ai trouvé sa fin vite expédié, trop facile. Cette facilité m’a gênée dans ma lecture.
Berlie Doherty écrit sur des sujets difficiles avec une plume parfaite pour de jeunes lecteurs. Elle parle de trafic d’enfants, du sida, de racisme et d’autres choses encore. Le lecteur est obligé d’avoir de la compassion pour ces protagonistes.

C’est pour cela que ce roman m’a ému aux larmes, pour ces sujets traités avec autant de douceur que de justesse.
Comme je l’ai dis précédemment, il y a un problème de développement de personnages, comme si Berlie Doherty s’est uniquement concentrée sur Abela et Rosa, mettant les autres sur la touche, ce qui est dommage, tout comme le choix de narration, car le récit perd de son intensité. Abela est un roman qui plaira aux jeunes adolescents, c’est un roman qui, en plus de nous faire voyager dans les magnifiques paysages d’Afrique, fait réfléchir.

3/5.

Une réflexion sur “Abela – Berlie DOHERTY

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