Le Prisonnier de l’Alcazar – Michèle BARRIÈRE

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Par Michèle BARRIERE
Adulte
Genre : Policier, historique
Chez Le Livre de Poche
Collection « Policier« 

7€10 – 306 pages

Résumé : Fin février 1525. L’armée de François Ier est écrasée par celle de Charles Quint à Pavie. Le roi est fait prisonnier et envoyé en captivité à Madrid. Sa sœur, Marguerite d’Alençon, est chargée d’obtenir sa libération. Elle demande à Quentin du Mesnil, qui vient de fêter ses fiançailles avec la ravissante Alicia, de l’accompagner en Espagne. A leur arrivée à la cour de l’empereur, les deux jeunes gens découvrent que François est mourant. Tandis que Marguerite négocie, Quentin, avec la complicité d’un médecin juif et d’un apothicaire musulman, recrée autour de son royal ami un univers gastronomique digne des Mille et Une Nuits. Hélas, les dangers se multiplient. Pour sauver le royaume de France, il faut sans tarder organiser l’évasion du roi…

François avait demandé qu’on lui serve du lapin. Le médecin avait précisé qu’il ne fallait en aucun cas manger la cervelle car elle était mauvaise pour la mémoire, l’animal ayant coutume d’oublier sur-le-champ les dangers qu’il courait.


Le roman historique n’est pas un genre vers lequel je me dirige de moi-même. Pourtant, l’idée d’apprendre sans pour autant se plonger dans un manuel me plait. Je remercie donc les éditions du Livre de Poche pour ce service presse.

Michèle Barrière est journaliste culinaire, écrivain ainsi qu’historienne. Cela se ressent dans son écriture. Dans ma lecture, j’ai trouvé qu’elle avait quelques difficultés à concilier les trois métiers à la fois. Le côté culinaire est certes très bien incorporé dans le récit, ce qui n’est pas vraiment le cas pour l’aspect historique de certains dialogues. Les personnages récitent leur texte dans un manque flagrant de réalisme. Ça en casse même le dynamisme du texte ! Par contre, Michèle Barrière a un don pour décrire la nourriture. Imagées, visuelles, les descriptions en donne l’eau à la bouche. L’écriture oscille donc entre un style gourmand et l’un moins fluide d’historien. C’est dommage.

Cette difficulté est plutôt étrange, surtout que l’historique est plutôt bien intégré dans le reste du livre. L’intrigue tient debout, que quoi résolue un peu trop rapidement et facilement à mon goût.
Nous sommes en pleine Renaissance, François 1er est prisonnier en Espagne par Charles Quint. Moi qui suis plutôt inculte de cette période (politiquement parlant, j’adore la culture de cette ère), j’ai été enchantée en y apprenant un tas de faits.
Malade, le Roi est soigné par un médecin juif et un apothicaire musulman. Dans une Europe catholique et peu ouverte d’esprit, ces deux religions sont martyrisées. C’est l’Inquisition en Espagne. Pourtant, ces deux religions s’allient pour sauver un chrétien. Un geste plutôt beau. De plus, ces deux hommes ne le sauvent pas par la pire des manières ; ils le sauvent par la gastronomie. Les passages où ils cuisinent, où ils dégustent sont très très bien écrits, ils donnent l’eau à la bouche. Dit précédemment, ils sont très visuels. J’ai adoré, ce sont de loin les extraits que j’ai préféré !
A la fin du roman, nous avons un dossier d’une dizaine de pages des recettes du livre. Avec ma calamité, je ne vais pas pousser le diable à les tester en cuisine mais je vais faire au plus vite les yeux doux à ma sœur pour tester ces gourmandises ! Ce dossier pourrait intéresser les cuisiniers, amateurs ou nous.
Les personnages sont eux plutôt complets, sans pour autant être complexes, je ne me suis malheureusement attachée à aucuns. Quentin, le personnage principal, m’a d’ailleurs été antipathique ! Imbu de lui-même, je l’ai également trouvé très peu intelligent : il ne regarde pas plus loin que le bout de son nez ! Ça m’a énormément agacé. Nous avons également droit à ses craintes de façon plutôt répétitive. Au bout de la dixième fois, nous comprenons qu’il a été maudit par un devin ! Oui, c’est agaçant.

Hormis cette malentente avec le personnage principal, Le Prisonnier d’Alcazar est un roman agréable à lire, qui m’a bien plu, notamment par son approche gastronomique, mais sans pour autant être un roman qui casse trois pattes à un canard. C’est un roman qui pourrait très bien plaire aux amoureux de l’Histoire comme aux amoureux de l’art culinaire. Ou aux curieux comme moi, tout simplement.

3/5

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