Zoé – Alain CADEO

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Zoé
Par Alain CADÉO
Chez Mercure de France
Collection « Bleue« 

151 pages – 14€80

Résumé : Henry vit retiré dans une espèce de fort isolé au bout d’une piste de dix kilomètres. Tous les deux jours, le vieil homme se rend au village voisin pour acheter son pain. C’est à la boulangerie qu’il rencontre Zoé, la jeune vendeuse de dix-huit ans. Au fil du temps, une curiosité réciproque et une complicité muette s’installent entre eux. Chacun est intrigué par l’autre, au point qu’un dialogue épistolaire et presque clandestin s’instaure : Zoé glisse des petits billets dans les miches de pain qu’achète Henry auxquels il répond avec une constance sans faille.

Je ne dirais jamais assez à quel point l’écriture vécue s’insinue dans les veines du monde. Elle est comme un vaccin, l’antidote face au poison de la cruauté, de la haine imbécile et de tout ce qui profane l’innocence.
Le lecteur n’est pas nécessaire. L’écriture se suffit à elle-même. Son processus de sculpture incantatoire se dilue dans l’air ambiant et voyage au cœur des vents, pour se rependre en gouttelettes sur la peau des souffrants.

Je tiens tout d’abord remercier les éditions du Mercure de France ainsi que le site Babelio.com et sa masse critique sans lesquels je n’aurai jamais eu ce livre entre mes mains. En plus, Zoé est un roman que j’avais coché au tout dernier moment, intrigué par ce résumé quin annonce beaucoup de choses mais si peu en même temps.
Zoé est le personnage éponyme, mais pas le personnage principal. Quoi que ? Elle est vue des yeux d’un vieil homme, Henry, qui s’est retranché dans un fort, en ermitage, tout en haut d’une montagne. Zoé est une jeune adulte qui vient de rater son bac et qui travaille dans une boulangerie. Par ses quelques points de vue, nous apprenant son désespoir face à la mort, aux hommes et au destin.

Zoé est un roman semi-épistolaire, rythmé par les échanges de mots, de poésies prosaïques, surtout celles d’Henry. Au début, j’ai été surprise par cette plume étrange, presque mystique. J’avais l’impression de rentrer dans un monde totalement abstrait, où les mots avaient des sens paradoxales. Mais passé les toutes premières pages, je m’y suis faite. Dans ce livre, Alain Cadéo appuie énormément sur la poésie de ses phrases, quitte à utiliser des mots qui sont totalement inconnu au commun des mortels. Pourtant, malgré ces phrases incompréhensibles au langage soutenu, je n’ai pas eu la force de me déplacer jusqu’à mon dictionnaire. Non, j’avais peur que ce déplacement, cet arrêt rompt la beauté de ce roman. Je suis alors restée dans l’ignorance des sots, préférant continuer que demander.
Pourtant, ça ne m’a pas empêcher d’aimer ce roman. L’écriture presque mystique de l’auteur aide énormément, ainsi que les sujets abordés. Dans Zoé, nous parlons de la Vie. Celle qui fait mal, mais celle qui fait sourire aussi. Ce livre décrit le Laid comme le Beau. Il fait réfléchir sur des questions philosophiques.

En lisant ce Zoé, je suis certes sortie de mes sentiers battus, mais j’ai aussi fait une énorme découverte. C’est un roman à lire absolument, surtout si on aime la prose poétique et vivante !
Pour la petite anecdote, mon professeur de littérature anglaise, en me voyant lire cet oeuvre, m’a vivement conseillé de lire Le Monde de Sophie, de Jostein Gaarder, qui — d’après ce que j’ai compris — parle aussi de philosophie.

2 réflexions sur “Zoé – Alain CADEO

  1. Lisez donc, effectivement, le Monde de Sophie. Première lecture que j’ai proposée à mes filles avant d’entrer en terminale. Pour ce qui du mode narratif, épistolaire de Zoé, chaque nouveau texte doit-être pour un écrivain, une sorte de challenge. J’ai moi-même tenté diverses expériences narratives. Il faut mettre de la chair sur le squelette du récit et l’habiller de tout ce que nos sociétés nous proposent de joies et de douleurs. L’outil, le mode narratif en l’espèce, doit être celui qui convient le mieux à la construction. On ne plante pas des clous avec un tournevis, non…? Rires !

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